Blog sophrologie 26 oct 2023
Effet placebo et Sophrologie ?
Alfonso Caycedo est neuro-psychiatre et professeur de psychiatrie ; il a inventé la Sophrologie dans les années 60. Quant à l’effet placebo, il est apparu dès 1628 grâce au savant Robert Burton. Mais cet effet a longtemps végété dans les marécages du charlatanisme auprès des médecins et de la population générale.
Un peu d’histoire
Il y avait eu, entre autres, la petite histoire positive du médecin anesthésiste Henry Beecher : pendant la seconde guerre mondiale, il avait manqué de morphine pour soulager les douleurs des soldats. Et il leur avait administré une solution saline en continuant de leur dire qu’il s’agissait d’un produit analgésique. Ce qui les avait soulagé. D’ailleurs, le Dr. Beecher est à l’origine de l’introduction systématique d’un groupe placebo dans les études cliniques.
C’est surtout à partir des années 90 que les recherches sur l’effet placebo et son contraire l’effet nocebo ont beaucoup évolué. Notamment grâce à Fabrizio Benedetti. Il est Professeur de physiologie et de neurosciences à la faculté de médecine de Turin en Italie. Il s’est consacré à l’effet placebo dans le domaine de la douleur.
L’effet placebo, qu’est-ce-que c’est ?
A l’issue d’un traitement médicamenteux contre la douleur, le Dr Benedetti a donné un placebo à ses patients. C’est-à-dire un produit neutre : de l’eau fraiche, une boisson un peu sucrée… Et l’imagerie cérébrale a permis de mesurer une activation des opioïdes endogènes. Mais également une inhibition, une diminution de l’activité de certaines régions du cerveau associées à la sensation de douleur. Et cet effet représente en moyenne 30 % des réactions des personnes concernées par les études. Parfois, 50 % dans des contextes particuliers.
D’une manière générale, ses travaux sont venus préciser les contours que recouvrent cette notion, tant pour ce qui concerne ses déterminants que ses mécanismes. Mais aussi invalider certaines idées fausses. Par exemple, autour du profil du « placebo-répondeurs ». Car tout le monde n’est pas sensible à l’effet placebo. Dans le passé, les placebo-répondeurs étaient considérés comme une population prête à se soumettre facilement à toute suggestion. Et fragile psychologiquement, passive, influençable. Or, il s’avère désormais que le public qui répond le mieux à l’effet placebo dispose d’un certain nombre de gênes impliquant le système dopaminergique du cerveau. Et ils sont généralement plutôt agréables, extravertis, sociables, en ouverture et font confiance.
En quoi les études des mécanismes de l’effet placebo parlent-elles aussi de la Sophrologie ?
Les études ont mis en évidence l’importance de la mémorisation et de la répétition d’un chemin de guérison dans l’effet placebo. Par exemple, lorsqu’un patient se voit soulagé par un médicament alors qu’il sait pertinemment que c’est un placebo !!! Oui, cela arrive. 30 % de la population a cette capacité d’enregistrer un chemin de guérison grâce à un vrai médicament. Et ensuite, de pouvoir reconduire ce même chemin de guérison alors que le principe actif spécifique a disparu. Mais il faut que tout l’emballage du médicament reste identique : la couleur, l’odeur ainsi que le rituel d’accompagnement du patient… (lire la suite du blog sophrologie)
Blog sophrologie 16 nov 2019
Transe et art thérapie ?
Cet article aborde les liens de résonance entre transe et art thérapie. Ces dernières années, le développement des neurosciences a mis en exergue un aspect que les artistes connaissent parfois : l’acte de création s’apparente à une transe cognitive c’est-à-dire un état modifié de conscience.
L’expérience de Corine Sombrun, écrivaine-voyageuse formée à la transe par des chamanes de Mongolie en est significative. Elle est à l’initiative de recherches scientifiques au sujet de la transe cognitive. Principalement en Belgique avec le neuroscientifique Pr. Steven Laureys qui s’intéresse de très près aux états altérés de la conscience. Et au Canada avec Pr. Pierre Flor-Henry. Ce dernier est professeur de psychiatrie clinique et directeur du centre de recherche de l’hôpital Alberta à Edmonton.
Le film « Un monde plus grand » sorti en octobre 2019 s’inspire de son expérience.
Que veut dire ce terme de transe cognitive ?
En 2018, un premier protocole démontre que la transe est un potentiel du cerveau. Et non plus seulement un don réservé à quelques chamanes. Ou une pathologie mentale. Pour autant, ce potentiel cognitif est alors totalement inexploré et inexploité dans nos pays occidentaux.
Pour l’expliquer, Corine Sombrun fait l’analogie avec la bande passante d’un système informatique. Elle précise que si notre pensée consciente a la capacité de capter 16 bits d’information par seconde, notre corps peut en capter 10 millions. Notre cerveau 10 milliards ! Et en état de transe, la bande passante serait modifiée et aurait une capacité supérieure d’absorption des informations. Car notre cerveau se présente comme une interface entre notre monde intérieur et notre environnement. Ainsi, il joue le rôle de filtre pour nous garder du trop plein d’informations. Et de la folie.
Une autre étude réalisée cette fois-ci en 2007 au Canada a comparé l’état de transe dans un groupe de patients atteints de pathologies mentales. L’activité du cerveau en transe s’avère être similaire à celle des patients souffrant de schizophrénie, de manie et de dépression ; les trois maladies ensemble ! La transe pourrait donc également avoir des applications en psychiatrie. Et tout comme on sort d’une transe auto-induite, pourrait-on quitter un état psychique pathologique ?
Et dans l’art ?
Le temps semble s’arrêter quand on joue un spectacle sur scène. Disons qu’il passe tellement vite ! La sensation de douleur passe au deuxième plan. On peut entrer en scène en étant grippée, migraineuse et sortir en pleine forme. Et même nous ressentons plus amplement notre force intérieure.
Corine Sombrun, elle-même artiste musicienne, a eu l’intuition de proposer… (lire la suite du blog sophrologie)